sculpture en plastic végétal de M.Payovitch
L’amour propre devine le soi
L’amour divine lave la soie
Et va délicatement déposer
Son écharpe sur la cheminée
La belle cheminée
Collectif
sculpture en plastic végétal de M.Payovitch
L’amour propre devine le soi
L’amour divine lave la soie
Et va délicatement déposer
Son écharpe sur la cheminée
La belle cheminée
Collectif
Installation de MARTI FOLIO
Ici
L’imagination mange le vieux matou dans les routoirs
Ici
L’homme au lin étonne les bigoudis
La broderie meurt de la chambre à part
Les capteurs multicolores rongent l’artiste
Et le blanc atomise la belle prairie
Ici
L’artiste souffle les brins d’herbe
Le grand tableau étonne l’imagination
Le souffle du vent fait chanter les fils de lin accrochés aux bâtiments inhabités
Tandis que l’hirondelle atomise la tzigane qui chante
Ici
La robe de lin, la broderie de rêve aperçoivent en contrebas de la Scie le vieux matou tout gris
Le travail enrobe la chambre à part et la robe à part enchambre le travail
La ficelle mange l’homme au lin
En quête d’illusions, on écoute tintinnabuler la tzigane qui joue
Et le soir, le blanc de la lune nous atomise
Ici
Pêcher sans s’en apercevoir dans la chambre à part, c’est mettre l’usine au pays des rêves
Et l’herbe verte, les bâtiments rouges et l’imagination polychrome expliquent le blanc
Tandis que le blanc explique la chambre à part
Que la chambre à part mange l’imagination
Et que l’imagination mange le vieux matou dans les routoirs
collectif
Les Ateliers de Traverse participent
aux rencontres d'artistes de La Linerie,
- en proposant des moments d'écriture le samedi 7 mai et le samedi 21 mai
- en exposant des textes en résonnance avec une sculpteure, Marianna Payovitch et un photographe, Victor Gueri
Cette nuit là, la lune était en son plein, le ciel était découvert et Libby la musicienne profitait de l’harmonie qui existait, à travers les marécages.
Thérèse
Devant l’hôtel il était deux heures du matin. L’horloge sonnait.
Le regard de la femme allait le long des noisetiers et des églantiers
Isabelle
Libby est assise dans un fauteuil à bascule dans la nature entourée d’animaux.
Ils la réveillent à cinq heures du matin pour faire de la musique dans la forêt.
Un homme, tout seul, entend cette musique et va vers elle
Lydie
Nous nous sommes tous retrouvés au début de la lisière à écouter le chant des grillons. C’était si calme !
Le soleil brillait, nous étions heureux et cherchions un coin pour nous installer. Nous poursuivions notre chemin. Arrivés au cœur de la forêt, c’était magique ! Mamadou proposa de s’arrêter là.
Mamadou était quelqu’un de calme. Cela faisait longtemps qu’il était venu ici…
Il se rappelle sa jeunesse quand il grimpait aux arbres, quand il cueillait des jonquilles pour ses parents et de la fougère quand il y en avait. Il emportait son goûter et à boire et il passait plusieurs heures dans cette forêt. Il y était rempli de joie, pour lui, ça a été les plus beaux jours de sa vie, et c’est ici qu’il a rencontré la mère de ses enfants
Lobellya
La petite vipère de Gilblas de Santillane
Dans une cabane, la joie de vivre
Notre cœur couché auprès des fleurs et des animaux
Symphonie pastorale au cœur de la forêt
La hutte du bachelier
Chat pelotant dans la forêt
Mariage de la nature
Le chêne de la fille aux yeux d’or
Avec :
Libby Dupuis-Devis : musicienne /42ans
Paul Aubert : enseignant /50 ans
Mamadou Chichilla : ingénieur en bâtiments/ 54 ans
Margot Dupont : médecin en hôpital/ 45 ans
Libby :
- En cet instant ma flamme est d’être toujours avec toi et de pouvoir te faire plaisir …
Paul
- Moi, je suis toujours aussi amoureux que le premier jour
Libby :
- Ce qui me plaît, c’est l’étendue de ton infortune car j’aime bien les soirées tranquilles. Elles se ressemblent toutes
Paul :
- Moi, j’adore les marchands qui sortent des nouveautés
Mamadou :
- C’est ce qui fait le charme des personnes
Margot :
- C’est pourquoi j’ai un rendez-vous amoureux avec un patient. Il est ouvrier dans une filature de coton
Paul :
- … et a été abandonné par sa copine à la suite d’un échec au niveau de son travail
Mamadou :
- Quant à moi, je n’ai pas de rendez-vous amoureux et je suis fou de douleur. Je vais m’occuper de mes enfants
Libby :
- Ce sont les choses de la vie ! Et je préfère me plonger dans les lectures romantiques
Y a-t-il une jolie maison sous les allées couvertes ?
Celle de mon fils vétérinaire qui guérit les gémissements rares et interrompus de la hulotte
Comment les angoisses font-elles des feuilles qui se mettent à trembler, des troncs qui se dérident ?
En volant une voiture, en cherchant la plus précieuse victime de la cognée
Pourquoi ma fille en trottinette est-elle dans la profondeur des bois ?
Parce qu’une balade en forêt gonfle le coucher de soleil
Existe-t-il plus grand accident en voiture que celui à travers des forêts solitaires ?
L’hôpital, qui pleure l’ennemi de l’homme
Y a-t-il un câlin pour mon enfant Erwin au cœur de cette forêt ?
C’est un bruit qui grince entendu dans les bouleaux agités par les bises
Comment la peur d’être dans le noir fait-elle un océan de forêts ?
Avec de drôles de bruits qui grincent dans la forêt solitaire
Pourquoi la biche qui me lèche est-elle dans le grand chêne de la clairière ?
Parce qu’une véranda se monte dans la profondeur des bois
Existe-t-il plus grande crainte de ne pas se réveiller que celle de sa fraîche haleine ?
Celle du feu qui illumine le dessus des arbres
Y a-t-il un coq qui chante sous la futaie centenaire?
Comme ma chienne sur une luge il rit rien qu’en sautant d’arbre en arbre
Comment une personne méchante est-elle à travers le feuillage ondulé des chênes verts ?
Avec un oiseau qui rit en écoutant la rivière qui ruisselle à ses pieds
Pourquoi des souris sur le plafond font-elles tout un tas de choses bizarres ?
Parce que la peur des araignées écrase le tronc bossu de l’orme
Existe-t-il peur plus grande de s’étrangler que l’ombre impérieuse ?
Avoir des petits enfants gais qui rient devant le beau spectacle
Qu’est-ce que l’inquiétude ?
C’est un tigre qui rugit
Un arbre qui parle
Des branches mortes qui pleurent
Qu’est-ce que l’enchantement ?
Ce sont des sangliers qui dansent
Des feuilles vertes qui rient, des jaunes qui jouent
Des champignons qui remuent,
De la verdure qui réjouit
Qu’est-ce que la solitude ?
C’est un écureuil qui siffle,
Un moustique qui sourit,
Des arbres qui pleurent et certains qui tracassent
Qu’est-ce que l’enthousiasme ?
Des fleurs sauvages qui éclosent
Un soleil rouge qui rigole
Une chouette qui hurle
Une cabane qui chante
Qu’est-ce que l’angoisse ?
Ce sont de grands arbres qui dorment
Une feuille qui pleure,
Une dame craintive qui chante pour se rassurer
Qu’est-ce que le tourment ?
Un lapin qui attend,
Des petites cabanes qui marchent,
Des feuilles mortes qui alertent
Qu’est-ce que la détresse ?
Un chêne qui n’entend pas
Qu’est-ce que la mélancolie ?
Des couleurs qui se promènent
Des troncs d’arbres qui fouillent
Des fleurs qui viennent
La chasse qui sourit
Qu’est-ce que l’exaltation ?
Des biches qui ne mangent plus
L’oiseau qui ne fait que chanter
Qu’est-ce que la sérénité ?
C’est une feuille qui marche
Collectif
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Depuis que la vie était devenue si divertissante, j'avais le plus grand mal à me concentrer.
J'avais déjà parcouru un long chemin, depuis ces serments échangés avec Hanna et Clara
"Quelque part dans le monde" et surtout "que du ciel bleu"
Et encore "nous jouerons aux princesses du soleil"
Les serments de pleine lune peuvent se révéler curieusement tenaces...
Ainsi dix ans auparavant, j'avais quitté ma terre natale, serrant dans mes bras, mes parents :
"Ne vous inquiétez pas, je reviendrai en Normandie
Mon chemin passe par la découverte du monde et trop longtemps murée dans mes obligations passe-murailles, je veux m'adonner à l'art de la joie" avais-je déclaré du haut de mes 17 ans...
Mes parents interloqués …avaient juste murmuré "loin des bras mais près du coeur .. "
Déjà partie vers la terre des promesses, j'avais juste avant l'aube, embarqué sur un bateau en partance du Havre.
J'avais fait la connaissance d'un petit homme, Vikram CHANDRA. Ancien voleur de rivières, sur l'île de Sumatra, qui avait frayé avec des chasseurs de papillons à Sumba - il avait vécu 5 ans, sur un cargo appartenant au capitaine Altera, surnommé le scorpion d'or - et qui donnait en offrandes aux dieux de la mer, d’arafuna, de bada et de java, des enfants tombés du ciel.
Les yeux écarquillés assise en fond de cale, serrant dans mes bras, la cage aux lézards, seul bien que j'avais emmené avec moi, j'étais aux anges. Perdue au milieu de nulle part, j'accédais à des secrets sans importance et dégustais sans aucun remord, le moment présent et le plaisir d'exister.
Bien sûr, le soleil en embuscade, et le vert venin de certains compagnons peu recommandables avaient au fil des ans, entamé ma candeur…...
Emmanuelle Bourdon