Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pôle 76

  • : Ateliers de traverse 76
  • : écritures,animations,stages, proximité, solidarité
  • Contact

Consignes en ligne

Mouvements

  - la danse

22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 12:59

cartes noires

 

Eclats de noirs en missives

 

J’ai longtemps suivi la marchande de petits noirs

Qui houspillait ce vendeur de balais. Vêtue de dentelles, elle avançait

Vers les coupoles toute proches. Sa frange lumineuse

Lançait son jais sur les sirènes des minarets

Plumeaux et brosses dessinaient des bateaux jaunes, emprunts aux folies de la cour

Qui se pâmait sur le Bosphore. Black Angels

 

Au mitan de vapeurs acres, d’autres musiques se dérobaient et

Des mélancolies pourpres sortaient des pierres volcaniques

Loin des silencieux soupiraux, j’avançais, telle une macreuse noire

Tout le monde était coupable dans l’ombre. Wax doll – Le kitenge n’est plus réservé à la nostalgie

 

A l’orée du noir c’est calme, naissance de l’écho

De faïence émaillée lorsqu’un dimanche, sourit la Piéta

 – Le  peuplier naufragé du gris, comme un autre rescapé de l’anthracite

Celui des chagrins de l’été 40 – Cet étang m’a offert le cul d’un nègre

Ni bourreau ni victime, goûté dans mon premier bateau comme on boit l’or du café

Avant la traversée du Styx. Enfin l’orée du noir.

Duo

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 17:42

  le-noir-a-su-raconter.jpg

 

Le noir a su raconter le réveil dénué de perpétuelle féminité ; la vision des pèlerins au long de la route de part et d’autre des territoires familiers lorsque se déchaînent les machines et qu’écrire fait frissonner ; sitôt la peur grésille dans les poussières autant que les pensées se lisent sur les mains.

 

Le Noir a su raconter les gestes rapides du tailleur dont les mesures décryptent l’âge au mètre ruban, l’ignorance des quantités et des proportions que tout bon artisan refuse sous peine de finir en ossuaire ; les lèvres pincées de colère contenue face au désastre.

 

Le noir a su raconter l’envoûtante histoire du thé mandarin, la fatalité des lieux trop gigantesques pour se dissimuler, les hurlements dans les rizières vertes et la jouissance sans retour.

 

Le noir a su raconter l’hésitation des yeux voilés s’inclinant au-dessus du lait sucré à la cannelle.

 

Le noir a su raconter sur quelle sente, cet homme simple, qui ne pouvait sortir sans avoir mis sa cravate, le maudissait ; comment un baiser le bouleversa alors qu’il prenait son envol au bout d’une piste d’aéroport et ce qui de l’ontologique solitude bâille comme un textile laminé

 

Le noir a su raconter la complexité des secousses avant l’heure où vêtue de dentelles, elle avançait vers l’angle sonore de l’autel; et enfin, juste avec un léger hochement de tête, une mauvaise blague sur les mains sales de celui qui bénissait

Collectif

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 17:07

 

  equinoxe noirSilvia Bächli, Sans Titre n°4/12,1996, Photogravure

 

Le téléphone l’a réveillée "Et l’intimité du geste, t’en préoccupes-tu ?" lui a-t-il dit sans préambules, ajoutant qu’il n’avait pas dormi de la nuit. Pourtant ce matin-là, il  n’aurait pas fallu longtemps pour la convaincre de descendre le long du canal où l’eau sombre gisait, en deçà du jardin aux cactées. Ses taches de rousseur enflammaient les ténèbres de leur lyrisme extrême, sous le lilas se chantonnait l’ode sculpturale de fin d’hiver. Tout dans sa posture criait au romantisme si ce n’est les bracelets sadomasochistes qu’elle avait noués à ses poignets dont quelques poils éclipsaient l’espace blafard. Le regard était baissé sur l’organza d’un bustier plissé.

Elle se souvint des aiguilles enfilées de soie ébène sur le damas à pois blancs qui brodaient patiemment le léopard de Kiki sur sa gorge dénudée.

La mélancolie n’est pas une jument montée à cru, en arrière-plan d’une cour sombre d’où s’élèvent de sinistres fûts à l’écorce moussue. Beyond mystic. Erika ne tendait jamais les bras, à l’égal de Caspar David Friedrich, même lorsqu’elle chantait emplie d’une ferveur qui ne lui faisait plus toucher ni sol ni plafond.

Il fut un temps où elle n’avait pas égaré la pierre dure et lisse, sourde à ses amours dont elle se sentait dépositaire, ce qui la portait aux confidences "J’ai vu se superposer aux branches des noisetiers glabres de leurs chatons illuminés, des archéologues qui extirpaient des vestiges du sol et délaissaient les ossements humains", ce à quoi il répondait "J’ai vu des baleines à bosse nager entre tes boucles diaphanes."

Puis Noé avait renversé la bouteille d’encre de Chine, tachant l’eau d’ambre du masque Mbangu que Romain et Jane lui avaient rapporté du cloître lors de leur fuite. Dès lors, ils avaient vécu leurs nuits à New-York, Berlin, Vertou ou Cachan. Elle soupirait "Est-ce cacher sa mort en négatif 16 mm ? "

Il ne la rassurait plus, même s’il lui offrait des papiers anciens rehaussés de fards poudreux.

L’étalon de la mélancolie n’est pas invariable. Plutôt que flirter avec les entrailles du no future, elle se récita une ultime liste.

-          Le fusain est combustible

-          L’anthracite est combustible

-          L’huile de cade est combustible

-          Le noir de bitume est combustible

-          L’artiste est combustible

Quand on se met à brûler, qu’est-ce qui reste ? L’abandon de soi, la méditation, le début d’une nouvelle époque.

 

Catherine Robert

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 16:59

livre-de-marbre.jpg

livre noir- hommage à H.Michaux - KUBACH-WILMSEN

 

Noir comme la vanité

Des colliers de crânes délavés flottent dans des mains expertes qui les  polissent  tandis que le regard énucléé d’un trio infernal tue « on the road again »

Portrait de la vieille camarde en noir jeté sur du newspaper chinois.

Bonté divine del « à mort »

 

Noir comme l’urgence transgressée

Paysages hors champ. Black house type lambda.

La vie avec les autres, flux de l’écume blafarde sur du sable ténébreux

Bitume glacé, segments orthonormés -  reflets du difficile abandon de soi

 

Noir comme la pulsion

Hermaphrodisme des signes calligraphiés sur le corps. L’encre jaillit de la bouche béante.

Le texte n’est pas un chien surgi des ténèbres. Il creuse la faille invisible des tourments, la pétrit de ses longs doigts en latex chirurgical et met à la lumière l’imposture de l’intimité

 

Noir comme une charade

Ubuesque Symbole Monotype d’une série de 101

Mon premier est un président

Mon tout est : THE FOUNDER marouflé en son habit de nostalgie

 

Noir comme la mémoire du plissé

La brume tissée de fils de soie ancre les détails du récit dans la trame d’une cape.

Jouissance du chat et de la souris.

Un corbeau goguenard

 

Claudine Dozoul

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 16:55

  noirs.jpg

détail de Sans titre,2008 - Thomas FOUGEIROL

 

View on color – purple

Noir comme l’aube, la corneille s’en est allée et le delta s’ouvre au nouvel an, peut-être irons-nous déjeuner au bord du Nil à la floraison des nigelles princières.

 

View on color – indigo

Noir comme des amoureux qui se bécotent, ils sont cachés, ils discutent, les talons dans la poudre de basalte les trahissent et la grève inlassablement récite "Dimanche au bord de l’eau".

 

View on color – blue

Noir comme ton sommeil au ferrisyanure, les frères jumeaux veillent à ce que lynx et digitales ne t’étouffent pas.

 

View on color – green

Noir comme une soupe que caresseraient sans fin des cuillères argentées sans que le feulement des canidés n’en fasse frémir l’organique surface.

 

View on color – yellow

Noir comme une trame tachée de la couleur des temps, ceux des draps sales lorsque tu m’aimais.

 

View on color – orange

Noir comme les voilages des anciennes michelines qu’accrochent toujours au-dessus des tables de formica les cheminots de Sotteville-lès-Rouen.

 

View on color – red

Noir comme feu Bovary, gueule ouverte et jabot ourlé, seuls frémissent les drapés carminés. Flaubert de longue date luisait derrière le verre.

 

Catherine Robert

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 16:39

plisse.jpg  

 

Encre sur vélin

Soleil noir de la fiction

Plissé de l’écho

 

Oindre la nostalgie - Blues

I can get satisfaction

 

Aile métissée

En voile romantique

Charade sombre

         Innocence des fumées

         Seule - velours éclipse

 

Des vagues noires

Futaies marmoréennes

Hysteric tree - Black

         Sédition savoureuse

         D’outre-tombe – Craie blanche

 

Taches nomades

Sur un bitume laiteux

Papier baryté

         Hybride vierge du suif

         So long, mémoires pourpres

 

Collectif

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 16:00

 

Rencontre des Ateliers de traverse

à l'exposition  CODE NOIR. 30 ANS DE SHOPPING,

FRAC Haute-Normandie, Rouen

le 07 mars 2013


 

FRAC-HN.jpg

Partager cet article
Repost0